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Fier de ma bibliothèque vide, épisode 2

Ce n’est pas de la Science-Fiction

Il y a six ans, je me séparais de ma bibliothèque de livres de Science-Fiction. Un acte hautement symbolique : mes quelque 600 livres constituaient un trésor accumulé depuis mon adolescence.

Ma bibliothèque était-elle totalement vide pour autant ?

Non : les habitués de mon blog savent que je lis aussi des ouvrages qui alimentent ce blog comme mes réflexions. Une centaine de livres, lus durant plusieurs années de transport en commun, se sont accumulés sur une étagère. Qu’il était temps de vider.

Les livres d’ExtraPaul s’étalent

Bénévole dans le monde associatif, j’en ai parlé autour de moi, montrant la photo plus-haut : qui veut recevoir mes livres ? Je les voyais bien, attendant leurs lecteurs sur les étagères d’une association, ou dans la bibliothèque d’une organisation caritative. Mais ma proposition ne sembla pas faire beaucoup de vagues. Personne ne s’est manifesté.

Finalement, j’ai envoyé un email à la bibliothèque de ma commune. Sans trop d’attente, vue l’expérience frustrante d’il y a six ans. Et en effet, mon email resta sans réponse.

J’ai alors envoyé un rappel et obtenu enfin une réponse enthousiaste : “[…] c’est avec grand plaisir que nous accepterions votre généreux don à la bibliothèque” .

Petit papa Paul

Lundi 23 décembre, je me présente à “Biblio Jette”. Je tire une grosse valise remplie à craquer, elle-même montée sur un diable : les roulettes du bagage n’auraient pas supporté les dizaines de kilos traînés sur quelques centaines de mètres de trottoirs.

Je suis bien accueilli : je devance de deux jours le Père Noël !

J’empile les livres sur une table, parfois les commentant : “Celui-là m’a le plus marqué” (La Dictature du carbone), “Vous connaissez cette série qui présente des points de vues opposés ?” (Le Choc des idées aux éditions Le Muscadier), “Celui-ci je ne vous le présente pas” (Sapiens), etc.

Je me sépare donc de mes livres avec enthousiasme. Et non dans la douleur.

Ils trouveront maintenant de nombreux lecteurs : une plus belle destinée que de rester sur mon étagère !

ExtraPaul est extra-fier !

Vos livres...

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Conférences TED

Il y a quelques années je vous expliquais pourquoi je raccommodais mes chaussettes. Cette fois je vous apprends comment ces travaux de couture m’enrichissent l’esprit : merci TED !

Un monde sans TED ?

Que ceux qui connaissent TED lèvent le doigt. Que ceux qui pensent à l’ours en peluche, subversif, fumeur et alcoolique, se ravisent. Ah, je ne vois plus beaucoup de doigts levés.

Et pourtant, googlez sur “ted” :  le site officiel www.ted.com arrive en tête des résultats. Comment êtes-vous passé à côté ?

TED signifie Technology, Entertainment and Design, et ça ne nous aide pas : tournons-nous vers Wikipedia :

La conférence TED définit sa mission comme « propagateur d’idées », et met gratuitement à la disposition du public les meilleures conférences sur son site Web. Les exposés couvrent un large éventail de sujets, tels que la science, les arts, la politique, les questions mondiales, l’architecture, la musique et plusieurs autres sphères de compétences. Les intervenants eux-mêmes sont d’une grande variété de disciplines.

Il s’agit donc de conférences, se distinguant généralement par :

  • un orateur sur une large scène (salle de cinéma, théâtre) ;
  • un exposé de 10 à 18 minutes ;
  • une captation professionnelle par plusieurs caméras ;
  • un logo TED ou TEDx sur la scène.

ExtraPaul au TED ? Quand je m’approcherai du but !

L’école qui tue en 60 langues

TED a été créé en 1984 par une fondation à but non lucratif aux Etats-Unis. Sa popularité vient de son catalogue de conférences accessibles gratuitement en ligne : quelques 2.400 vidéos, totalisant plus d’un milliard de vues.

Ainsi pouvons-nous voir Bono annonçant de bonnes nouvelles sur la pauvreté, Jane Goodall expliquant la cohabitation avec les animaux, ou JJ Abrams racontant sa boîte mystérieuse.

La majorité des exposés sont en anglais, mais beaucoup disposent de sous-titres. Voyez la vidéo la plus populaire : Do schools kill creatitivity ? (les écoles tuent-elles la créativité ?). Elle est sous-titrée en 60 langues !

Malgré tout, les conférences sous-titrées n’arrangent pas mon affaire…

Conférences X

Car les conférences TED sont parfaites pour occuper l’esprit pendant une tâche manuelle, comme de raccommoder ses chaussettes ! Pour autant que l’on n’ai pas besoin des sous-titres.

Mon anglais étant déplorable, je dois me passer des conférences anglo-saxonnes quand mes yeux se focalisent sur une aiguille !

C’est là qu’entrent en jeu les TEDx : des conférences indépendantes respectant la charte TED, organisées par des volontaires partout dans le monde, dans la langue locale. Il suffit de googler sur “tedx français” pour trouver les conférences dans notre langue. Cette même recherche dans YouTube vous donne un bon point de départ : lisez une première vidéo, et d’autres vous seront proposées ensuite.

Playlist chaussettes

J’ai créé dans mon compte YouTube une playlist pour y placer toutes les vidéos éveillant ma curiosité : elle s’appelle… “Chaussettes”, évidemment. Je clique sur “Tout regarder”, et les vidéos s’enfilent tandis que je tire sur le fil !

Regardez des conférences TED ouvre des horizons. Ne vous cantonnez pas aux seuls sujets qui vous intéressent : certains exposés vous mèneront à un point de vue inattendu. Pour vous en convaincre, regardez ces quelques conférences, ajoutées dernièrement dans ma liste.

Raccommodage pendant l’exposé de Céline Imart

Plongez donc dans les conférences TED, et si vous en trouvez une sur le raccommodage de chaussette, prévenez-moi !

Les conférences TED...

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On marche sur la dette

Nos ancêtres avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête. Aujourd’hui, c’est la dette qui nous fait peur. Et pourtant, on peut marcher dessus : “Vous allez enfin tout comprendre” , nous promet ce livre.

Dédramatisons

Nous aussi, la dette, on avait l’impression de ne rien y comprendre avant d’écrire ce livre. Il ne fallait pas compter sur les experts en expertises pour nous éclairer.

Christophe Alévêque est comédien, humoriste, et Vincent Glenn est réalisateur de documentaires sur des sujets de société : aucun n’a vraiment le profil pour nous expliquer la dette. Et pourtant : “Nous avons donc décidé d’arrêter définitivement d’être cons et de devenir économistes” .

Ça promet ! Pour un ouvrage rigoureux et objectif sur l’argent et la dette, il faudra aller voir ailleurs. Pour le plaisir de lire, rigoler un peu et beaucoup sourire – et en apprendre un peu plus sur cette foutue dette, quand même – c’est le livre idéal. Mais on ne prendra pas tout ce qui est écrit… pour argent comptant !

En 16 petits chapitres (“Sommes-nous en crise ?”, “Mais qu’est-ce qu’une dette ?”, “À qui doit-on cet argent ?”, “Qu’est-ce qu’on va laisser à enfants ?”, etc.), nos deux compères nous rendent moins ignorants, mais aussi moins effrayés par cette dette colossale, qui n’est pas le signe d’une mauvaise santé économique.

Car quel est le pays le plus endetté au monde ? Les États-Unis. Et quel est le pays le plus puissant au monde ? Les États-Unis !

Quel est le pays le plus endetté au monde, déjà ?
Quel est le pays le plus endetté au monde, déjà ?

Arrêtons d’effrayer les bébés

Tous les États sont toujours endettés en permanence parce qu’ils empruntent pour investir dans la santé, l’éducation, la recherche, dans des produits qui vont produire de la richesse.” (p. 30)

La dette fait peur car elle est énorme. Mais relativisons. “La France, avec toutes ses activités, génère 2.000 milliards d’euros de valeurs économiques par an. C’est pratiquement le montant de sa dette.” (p. 59) Ramené à notre personne, c’est comme si nous gagnions 2.000 euros par mois, et que nous étions endettés de 24.000 euros, soit notre salaire annuel. Et l’État a un avantage supplémentaire sur nous : il est immortel !

Alors, quand on dit que chaque enfant naît avec une dette de 30.000 euros, c’est ignorer qu’il hérite des avoirs de l’État : des hôpitaux, des écoles, des piscines, des routes, des châteaux, Brigitte Bardot et Mireille Mathieu. Cela fait 429.000 euros par ménage français, pour un patrimoine évalué à 11.939 milliards d’euros. “À côté, notre dette souveraine ressemble plus à un minou qu’à un gros loup.” (p. 79)

Et c’est sans compter le patrimoine des entreprises, soit 1.600 milliards pour les sociétés non financières et 700 milliards pour les sociétés financières.

Le bébé français nait riche endetté, mais sept fois plus riche qu’endetté. Et comme on ne prête qu’aux riches…” (p. 81)

Mais hélas tout n’est pas rose…

Annuler tout

S’il n’y avait que la dette tout court, chers contribuables, nous n’aurions pas écrit ce livre.” (p. 83)

Car chaque année la France doit rembourser quelque 50 milliards d’euros (chiffre de 2014). Ce qui représente les deux tiers de l’impôt sur le revenu. “On sait maintenant où passent nos impôts : dans la tirelire de nos heureux créanciers.

Et il n’est pas question d’arrêter de payer : car alors, on ne nous prêterait plus !

Mais il peut y avoir une porte de sortie : quand la dette devient trop lourde. Ou qu’elle est illégitime : le débiteur a mal été informé, ou l’emprunt n’a pas bénéficié au service de la population. On a ainsi déjà assisté à l’annulation totale ou partielle d’une dette pour l’Allemagne (1953), la Pologne (1991), l’Irak (2003), l’Équateur (2008), l’Islande (2011) et l’Irlande (2013).

Jouer à cache cash

Mais au fait, à qui doit-on cet argent ? “Étonnamment, c’est une question qui n’est pas très médiatique. […] Nous devons… aux banques et euh…” (p. 89)

Nous avons emprunté, mais on ne sait pas à qui. Pourquoi ? “Parce qu’on n’a pas le droit de savoir. L’identification nominative des détenteurs de créances sur l’État français est interdite. Elle est bien bonne, celle-là !” (p. 91)

Mais imaginons que nous arrêtions de payer nos dettes : qui arriverait en premier au bureau des réclamations ? Eux : les banques, les assurances et les fonds spéculatifs. Agissant pour deux tiers de créanciers non résidents, au travers des paradis fiscaux, ces institutions jouent à “cache cash”.

Rassuré par le médiocre

Si vous n’avez jamais rien lu sur l’économie, et qu’en apprendre un peu en vous amusant vous tente, lisez ce livre. Car parler de la dette, c’est aussi évoquer tout ce qui tourne autour. Et nos deux auteurs prennent beaucoup de malin plaisir à nous expliquer notre monde économique.

Je ne résiste pas à vous faire partager quelques phrases, juste pour le plaisir :

  • La masse monétaire est aussi fiable qu’une pilule du lendemain prise la veille.” (p. 47)
  • Vous aussi faites l’expérience chez vous : prenez une Bible et remplacez Dieu par Marché. Vous verrez, ça marche.” (p. 156)
  • La BCE est devenue tellement indépendante qu’elle n’a de compte à rendre à personne, enfin… pas à nous en tout cas.” (p. 111)
  • Imaginez Gérard, qui décide tout à coup de faire une BA : il veut augmenter le PIB de son quartier. Il lui suffit de crever les pneus de toutes les voitures de votre rue ; […] assurances, dépenses de garagiste, frais d’hôpital s’il se fait choper. Bref, un geste débile peut doper l’économie […]” (p. 74)

Et voici un dernier extrait, en guise de conclusion :

En fait, rumeurs et prévisions économiques procèdent sur le même mode. En s’attendant au pire, on est rassuré par le médiocre […]” (p. 160)

“On marche sur la dette”, Christophe Alévêque et Vincent Glenn, 175 pages, Éditions de la Martinière

Ce questionnaire est proposé par les auteurs : cochez une des cases suivantes...

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