Archives mensuelles : janvier 2012

Paul lit "Faire des enfants tue... la planète"

Faire des enfants tue… la planète !

Paul lit "Faire des enfants tue... la planète"
Paul lit “Faire des enfants tue… la planète”

Voilà un titre provocateur qui ne manquera pas de susciter des débats !

Car s’il est bien un sujet tabou, c’est celui du droit d’avoir un enfant : sujet tellement dangereux qu’aucun homme de pouvoir ne peut remettre en question, voire poser la question : “Face au désastre écologique qui s’annonce, peut-on continuer à procréer comme si de rien n’était ?”.

Michel Tarrier, lui, n’a pas peur d’en parler, de taper sur le clou, et ça fait mal : “Posséder une famille nombreuse est un délit environnemental, une grave atteinte à la Planète et à l’avenir commun” (p. 26), “La bombe démographique est pour la biosphère la pire arme de dissuasion massive” (p.23).

L’homme en prend pour son grade : remarquez que j’y met un petit h, car le mâle humain est pointé du doigt, avec son besoin de reproduction sans contrôle, conforté par le sexisme religieux, établissant sa dictature masculine.

Dans son “petit pamphlet antinataliste”, l’auteur nous fait le bilan de la situation planétaire : il n’est pas très positif, vous l’avez deviné. Pour lui, “Tout pacte écologique sous-entend l’idée d’un pacte antinataliste” (p.16) : les écologistes ayant plus de 2 enfants sont déjà hors course ! Et ses arguments ne manquent pas pour nous persuader que la planète serait viable pour tout le monde (càd avec les êtres vivants avec lesquels nous le partageons !) si nous n’étions que… 2 milliards. Avant de s’exclamer sur ce chiffre effroyablement petit, ayons à l’esprit qu’il tient compte de la consommation complète d’un être humain, et non de sa seule nourriture. On trouve en effet beaucoup d’informations où notre “profusion” de nourriture pourrait alimenter 7 milliard de personnes, voir plus.

Le sujet est délicat, et tous les aspects du problèmes sont analysés dans les quelques 170 pages de l’ouvrage : l’auteur donne l’impression de ne pas apprécier les enfants, et ses propos pourraient choquer votre fibre parental ! En ce qui me concerne, ne l’ayant pas, j’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre, qui m’a conforté de l’idée de ne pas avoir de descendance.

En fait, s’il fallait choisir un premier livre par lequel s’engouffrer dans la grande problématique de notre environnement, prenez celui-ci. Car il résume des sujets abordés en détail dans d’autres ouvrages, donne beaucoup de chiffres (dont hélas les sources sont rarement données – gros reproche à faire à l’auteur), et offre un tour d’horizon des situations, décisions, théories, etc. qui touchent notre avenir.

Si on n’est pas d’accord avec l’auteur, il a le mérite de nous inviter à la réflexion : ses idées sont dans un coin de ma tête pour être confrontées à mes autres lectures…

“Faire des enfants tue… la planète” (Michel Tarrier), 174 pages, La Maison d’Edition

Le contrôle des naissances : la meilleure solution pour nos problèmes environnementaux ?

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American Apparel : sweatshop-free

Amercian Apparel : un emballage mouillé
Anvers n'apparaît pas sur l'emballage, mais c'est bien la pluie de cette ville qui l'a mouillé!

American Apparel est un fabricant de vêtements prenant le contre-pied de l’industrie textile : l’usine n’est pas délocalisée, elle n’utilise pas des petits mains asiatiques, et l’impact environnemental est pris en compte. Ce fabricant n’est donc pas un “sweatshop” (j’y reviendrai dans un autre article à propos du livre “No Logo”).

Les employés d’American Apparel sont américains, ils travaillent près de chez eux, dans une belle usine, sont bien payés, et heureux d’avoir ce job.

Alors que tout le monde le donnait perdant dans son entreprise, Dov Charney a persisté dans son idée de lancer sa marque de vêtements sans sous-traiter sa production. “Je voulais prouver que produire dans ce type d’ateliers clandestins, en exploitant ce qui s’apparente à des esclaves modernes revenait finalement plus cher que de produire de manière éthique, aux États-Unis” (“80 hommes pour changer le monde”, p.169). Presque 20 ans plus tard, American Apparel vend dans le monde entier, et persiste sur la voie tracée par son fondateur.

Dov semble aimer les vêtements simple, sans logo, ce qui n’enthousiasmera pas tout le monde, moi y compris ! C’est avec un certain entrain que je suis rentré dans le magasin à Anvers, mais une fois dans les rayons, mon désir de soutenir cette belle entreprise fut un peu refroidi. Malgré tout j’y ai trouvé mon bonheur, et tant pis si personne (ou presque) ne verra que je porte du American Apparel !…

American Apparel Men's Brief
Soyons fous : j'en achète deux !


Entre un vêtement de "marque'" (= sweatshop) et un vêtement éthique...

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La fin du travail : ouf je suis arrivé à la fin

On ne me voit pas le lire mais si, je l'ai bien lu !

Ouvrage très complet et documenté, il est sans doute captivant pour des étudiants en droit social (remarque non anodine puisque c’en est précisément un qui me l’a prêté), mais peu passionnant pour le néophyte que je suis. Je parle de “La fin du travail”, par Jeremy Rifkin.

Ayant fait grand bruit lors de sa parution en 1995, l’ouvrage ne me paraît intéressant aujourd’hui que par sa préface (analyse par Michel Rocard) et ses postfaces, où l’on trouve des avis pour et contre les thèses de Rifkin.

Pour résumer, celui-ci analyse la perte de travail initiée par notre monde moderne, mécanisé et régit par le rendement : même les nouvelles technologies n’absorbent pas le trop plein de travailleurs abandonné par l’automation et les spécialisations. La solution serait de privilégier un “tiers secteur” : celui des services – actuellement le bénévolat et les ONG – qui prendrait un statut plus officiel et reconnu. Et qui bénéficierait d’une rémunération : en fait l’argent qui serait normalement octroyé aux chômeurs mais qui trouveraient ici une nouvelle valeur dans la société.

Le problème est que presque 20 ans plus tard, on s’attendrait à ce que les analyses de Rifkin se traduisent par un taux de chômage énorme. Mais en lisant l’ouvrage dans le métro, je relevais mon nez pour constater que nous étions encore bien nombreux sur le chemin du travail…

Certes il y a de plus en plus de chômeurs : mais est-ce vraiment dû aux améliorations dans l’efficacité du travail ? Qu’en est-il de la délocalisation du travail dans les pays du sud, des travailleurs mis sur carreau suite aux fusions et dégraissages à des fins spéculatives ? Rifkin m’a donné l’impression de ne pas vraiment mettre en cause les dysfonctionnements et injustices sociales qui déséquilibrent la répartition du travail ! Est-ce qu’en 1995 on n’avait pas encore la conscience de la mondialisation ?

Toujours est-il que je reprocherai à Rifkin le même défaut qu’aux économistes (et on sait comment les économistes sont appréciés par les gens tenant des blogs comme celui-ci !) : celui de théoriser sur notre monde complexe et imprévisible – imprévisible car régi par des hommes !

Il n'y a plus assez de travail pour tout le monde ?

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