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On marche sur la dette

Nos ancêtres avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête. Aujourd’hui, c’est la dette qui nous fait peur. Et pourtant, on peut marcher dessus : “Vous allez enfin tout comprendre” , nous promet ce livre.

Dédramatisons

Nous aussi, la dette, on avait l’impression de ne rien y comprendre avant d’écrire ce livre. Il ne fallait pas compter sur les experts en expertises pour nous éclairer.

Christophe Alévêque est comédien, humoriste, et Vincent Glenn est réalisateur de documentaires sur des sujets de société : aucun n’a vraiment le profil pour nous expliquer la dette. Et pourtant : “Nous avons donc décidé d’arrêter définitivement d’être cons et de devenir économistes” .

Ça promet ! Pour un ouvrage rigoureux et objectif sur l’argent et la dette, il faudra aller voir ailleurs. Pour le plaisir de lire, rigoler un peu et beaucoup sourire – et en apprendre un peu plus sur cette foutue dette, quand même – c’est le livre idéal. Mais on ne prendra pas tout ce qui est écrit… pour argent comptant !

En 16 petits chapitres (“Sommes-nous en crise ?”, “Mais qu’est-ce qu’une dette ?”, “À qui doit-on cet argent ?”, “Qu’est-ce qu’on va laisser à enfants ?”, etc.), nos deux compères nous rendent moins ignorants, mais aussi moins effrayés par cette dette colossale, qui n’est pas le signe d’une mauvaise santé économique.

Car quel est le pays le plus endetté au monde ? Les États-Unis. Et quel est le pays le plus puissant au monde ? Les États-Unis !

Quel est le pays le plus endetté au monde, déjà ?
Quel est le pays le plus endetté au monde, déjà ?

Arrêtons d’effrayer les bébés

Tous les États sont toujours endettés en permanence parce qu’ils empruntent pour investir dans la santé, l’éducation, la recherche, dans des produits qui vont produire de la richesse.” (p. 30)

La dette fait peur car elle est énorme. Mais relativisons. “La France, avec toutes ses activités, génère 2.000 milliards d’euros de valeurs économiques par an. C’est pratiquement le montant de sa dette.” (p. 59) Ramené à notre personne, c’est comme si nous gagnions 2.000 euros par mois, et que nous étions endettés de 24.000 euros, soit notre salaire annuel. Et l’État a un avantage supplémentaire sur nous : il est immortel !

Alors, quand on dit que chaque enfant naît avec une dette de 30.000 euros, c’est ignorer qu’il hérite des avoirs de l’État : des hôpitaux, des écoles, des piscines, des routes, des châteaux, Brigitte Bardot et Mireille Mathieu. Cela fait 429.000 euros par ménage français, pour un patrimoine évalué à 11.939 milliards d’euros. “À côté, notre dette souveraine ressemble plus à un minou qu’à un gros loup.” (p. 79)

Et c’est sans compter le patrimoine des entreprises, soit 1.600 milliards pour les sociétés non financières et 700 milliards pour les sociétés financières.

Le bébé français nait riche endetté, mais sept fois plus riche qu’endetté. Et comme on ne prête qu’aux riches…” (p. 81)

Mais hélas tout n’est pas rose…

Annuler tout

S’il n’y avait que la dette tout court, chers contribuables, nous n’aurions pas écrit ce livre.” (p. 83)

Car chaque année la France doit rembourser quelque 50 milliards d’euros (chiffre de 2014). Ce qui représente les deux tiers de l’impôt sur le revenu. “On sait maintenant où passent nos impôts : dans la tirelire de nos heureux créanciers.

Et il n’est pas question d’arrêter de payer : car alors, on ne nous prêterait plus !

Mais il peut y avoir une porte de sortie : quand la dette devient trop lourde. Ou qu’elle est illégitime : le débiteur a mal été informé, ou l’emprunt n’a pas bénéficié au service de la population. On a ainsi déjà assisté à l’annulation totale ou partielle d’une dette pour l’Allemagne (1953), la Pologne (1991), l’Irak (2003), l’Équateur (2008), l’Islande (2011) et l’Irlande (2013).

Jouer à cache cash

Mais au fait, à qui doit-on cet argent ? “Étonnamment, c’est une question qui n’est pas très médiatique. […] Nous devons… aux banques et euh…” (p. 89)

Nous avons emprunté, mais on ne sait pas à qui. Pourquoi ? “Parce qu’on n’a pas le droit de savoir. L’identification nominative des détenteurs de créances sur l’État français est interdite. Elle est bien bonne, celle-là !” (p. 91)

Mais imaginons que nous arrêtions de payer nos dettes : qui arriverait en premier au bureau des réclamations ? Eux : les banques, les assurances et les fonds spéculatifs. Agissant pour deux tiers de créanciers non résidents, au travers des paradis fiscaux, ces institutions jouent à “cache cash”.

Rassuré par le médiocre

Si vous n’avez jamais rien lu sur l’économie, et qu’en apprendre un peu en vous amusant vous tente, lisez ce livre. Car parler de la dette, c’est aussi évoquer tout ce qui tourne autour. Et nos deux auteurs prennent beaucoup de malin plaisir à nous expliquer notre monde économique.

Je ne résiste pas à vous faire partager quelques phrases, juste pour le plaisir :

  • La masse monétaire est aussi fiable qu’une pilule du lendemain prise la veille.” (p. 47)
  • Vous aussi faites l’expérience chez vous : prenez une Bible et remplacez Dieu par Marché. Vous verrez, ça marche.” (p. 156)
  • La BCE est devenue tellement indépendante qu’elle n’a de compte à rendre à personne, enfin… pas à nous en tout cas.” (p. 111)
  • Imaginez Gérard, qui décide tout à coup de faire une BA : il veut augmenter le PIB de son quartier. Il lui suffit de crever les pneus de toutes les voitures de votre rue ; […] assurances, dépenses de garagiste, frais d’hôpital s’il se fait choper. Bref, un geste débile peut doper l’économie […]” (p. 74)

Et voici un dernier extrait, en guise de conclusion :

En fait, rumeurs et prévisions économiques procèdent sur le même mode. En s’attendant au pire, on est rassuré par le médiocre […]” (p. 160)

“On marche sur la dette”, Christophe Alévêque et Vincent Glenn, 175 pages, Éditions de la Martinière

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Paul interviewé par Triodos

Ma banque, j’en suis fier

Ma banque, elle a traversé les crises sans dommage.

Ma banque, elle investit mon argent dans des projets durables et bénéfiques pour la société. Elle ne cherche pas des plans business au profit maximum : elle cherche la construction d’une meilleure société.

Paul interviewé par Triodos
Paul se fait interviewé par Triodos. Oui, il en est fier !

Ma banque n’utilise que son capital pour prêter : elle ne spécule pas, n’emprunte pas à d’autres banques, n’achète pas de produits toxiques, ne dépend pas de la Banque centrale.

Ma banque n’est pas côté en bourse. Mais elle a un taux de croissance de 20 % par an. Elle est active en Belgique, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne.

Ma banque, elle n’accepte pas d’ouvrir un compte pour de l’argent à l’origine douteuse.

Ma banque ne paie pas ses dirigeants à des prix indécents. Mais ils restent par conviction. Et elle attire les employés de ses concurrents.

Ma banque joue la transparence : tous les projets financés sont visibles sur une carte d’Europe. En plus d’une revue qui m’est envoyée chaque trimestre.

Ma banque, c’est Triodos.

Comme chaque année, elle a invité ses épargnants à une réunion d’informations, où elle a exposé ses projets et répondu à nos questions. Ensuite, nous avons partagé un buffet bio avec les employés – qui nous donnaient l’impression d’être une grande famille. Puis les plus enthousiastes ont pu se faire interviewer, afin de renouveler le petit film de témoignages visible sur leur site.

Avec Triodos, mon argent sert enfin les valeurs que je défends, et je n’ai pas manqué de le dire devant la caméra.

Je vous expliquerai bientôt comment cela fonctionne… Si d’ici là vous ne vous êtes pas déjà renseignés…

La banque Triodos...

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