Archives de catégorie : Lecture

Mes lectures aident à me forger une opinion, et m’inspirent certaines réflexions.

Gaz de schiste : vraie ou fausse opportunité ?

Le bassin parisien en regorge. De quoi ? Du gaz de schiste ! Et voici un petit livre qui nous aide à savoir si ça vaut la peine de creuser sous la Tour Eiffel.

Il y du gaz dans l’eau

C’est ma deuxième chronique de cette collection “Le choc des idées” qui, pour rappel, donne deux points de vues sur un débat de société.

Cette fois, on s’attaque à un sujet brûlant. Brûlant comme le feu sortant du robinet, dans Gasland, ce documentaire qui a frappé les esprits.

Dont le mien. Mais plutôt que de se forger une opinion sur base de ce genre de film (la faute à Michael Moore), écoutons Jean Ropers, qui a travaillé chez Total, et qui est devenu président du Groupement des entreprises parapétrolières : il va nous dire que le gaz de schiste est une voie pour l’indépendance énergétique. Mais il sera contredit par Muriel Bodin, docteur en droit public et conférencière sur le gaz de schiste : cette opportunité n’est qu’un leurre, et les États-Unis découvriront bientôt le désastre sanitaire de cette exploitation.

Mais qu’est-ce que le gaz de schiste, au fait ? Et pourquoi tout ce débat ? Voyez cette petite vidéo qui vous résumera tout ça. Je vous retrouve dans 1 minute 40…

Un document de l’AFP

Une fracture pour une bonne facture

Les enjeux de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et leurs conséquences en termes d’indépendance énergétique, de réduction de la facture énergétique, d’emplois et d’industrialisation du pays pourraient être très importants.” nous explique Jean Ropers.

D’après l’Agence internationale de l’énergie, la France, avec la Pologne, concentre la plus grande réserve d’hydrocarbures de roche-mère en Europe. Mais le gouvernement de François Hollande a décidé d’interdire toute exploitation avant plus d’études scientifiques. C’est dommage : l’industrie française, forte déjà d’une expertise à l’étranger, risque d’être perdante sur ses voisins.

Certes, si les États-Unis ont pu améliorer leur économie grâce aux gaz de schiste, la situation n’est pas la même dans nos pays : la densité de population y est plus forte, la conscience environnementale plus développée, et le droit au sous-sol différent (il appartient à l’État, et non aux particuliers qui peuvent en tirer profit).

Ce sont les dégâts environnementaux qui inquiètent le plus la population. Mais, même si des expériences malheureuses existent, les industriels font tout pour améliorer les conditions d’exploitation, et les techniques évoluent constamment.

Il faut savoir que :

  • La fracturation hydraulique a lieu bien en dessous des nappes phréatiques.
  • Si beaucoup d’eau est utilisée (10.000 à 20.000 mètres cubes par forage), on en recycle, et on en fait venir d’ailleurs pour économiser les nappes phréatiques locales.
  • Les fluides de forage (pour remonter les débris, stabiliser le puits, lubrifier le trépan, et mettre la pression sur le gaz à récupérer) ont des compositions chimiques rendues publiques, et des efforts sont faits pour utiliser des produits biodégradables. Toutes les précautions sont prises pour minimiser leur perte dans les sous-sols.
  • Oui, la stimulation hydraulique génère des secousses sismiques. Mais elles sont de -3 à +2 sur l’échelle de Richter. Soit en dessous du seuil perceptible par l’être humain.
Le gaz de schiste : bientôt chez vous ?
Le gaz de schiste : bientôt chez vous ?

La boîte de Pandore

Les énergies fossiles restent le marché dominant parce que rien n’a été fait pour qu’il en soit autrement.” rétorque Muriel Bodin. Le gaz de schiste n’est qu’une “mesurette” par rapport aux futurs défis énergétiques.

Défendre une “industrie française” qui créerait de l’emploi est illusoire : ces industries sont internationales, et travaillent pour les actionnaires, qui voient dans ces hydrocarbures une nouvelle source de profit.

Les États-Unis sont cités en exemple de réussite à suivre. En réalité, les rendements sont plus faibles qu’annoncés, un puits ne servant qu’entre un et cinq ans, donnant des emplois précaires. Et il faut multiplier les forages pour avoir du débit : l’exploitation coûte donc cher et prend de la place. C’est un luxe difficile pour un territoire comme la France, d’une densité de population quatre fois plus grande que les États-Unis.

Du côté environnemental, il est facile de dire que les risques sanitaires sont sous contrôle, et que peu d’incidents sont à déplorer : les pollutions souterraines sont difficiles à détecter, tout comme leurs origines. Résultat : c’est souvent la collectivité qui paie. Et l’obligation des industries de remettre le site en l’état, après exploitation, ne rassure pas plus : on sait qu’elles auront d’autres priorités.

Il faut aussi considérer le problème de l’eau : la fracture hydraulique en demande beaucoup. Et comme la facture de l’or bleue augmente, il est difficile de croire que ce gaz restera bon marché. Que ce soit en la prélevant sur place, ou en la faisant venir pas camions, l’impact est désastreux pour la population locale. Il faut aussi la recycler (non, on ne va pas vaporiser l’eau polluée, comme chez les américains), mais ça, c’est une bonne nouvelle pour les compagnies des eaux : Veolia et Suez Environnement se frottent déjà les mains !

Non, décidément, le gaz de schiste dépend trop des promesses des industriels, et Bodin en appelle au principe de précaution : “La boîte de Pandore ouverte, personne ne saura la refermer. C’est pourquoi je demande que personne ne l’ouvre.

Des villas ? Des terrains de pétanque ? Mais non, zoomez pour voir…

Une idée à creuser ?

Comme tous les livres de cette collection, le sujet est introduit et conclu par un médiateur. Ici c’est IFP Énergies nouvelles, organisme public à l’ “expertise internationalement reconnue” , qui nous aide à mettre de l’ordre de nos idées.

Comme toutes les questions énergétiques, la question du gaz de schiste est tiraillée entre le désir d’obtenir à bon prix une source d’énergie essentielle à notre activité économique – et donc à notre niveau de vie -, et l’inquiétude des citoyens face à ce qu’ils perçoivent comme un risque pour leur santé et pour leur environnement.

La réussite des États-Unis ne peut pas encore être transposée à nos pays. Et leur potentiel exploitation chez nous demandera des garanties environnementales autrement plus sévères, ce qui sera déterminant sur sa rentabilité.

Sa production devra aussi être compatible avec la montée des énergies renouvelables.

Bref, que les opposants au gaz de schiste se rassurent : les décideurs ne pourront pas ignorer leurs revendications.

“Gaz de schiste : vraie ou fausse opportunité ?”, 125 pages, Le Muscadier

Gaz de schiste : vraie ou fausse opportunité ?

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Lettre ouverte aux gourous de l’économie qui nous prennent pour des imbéciles

Les économistes nous prennent-ils pour des imbéciles ? Ce petit livre veut nous en convaincre. Et il le fait bien !

Oncle Bernard

Bernard Maris n’est plus. Si je vous dis qu’il écrivait pour Charlie Hebdo, vous devinez ce qui lui est arrivé !

Comme je l’avais alors écrit, un de ces ouvrages prenait la poussière dans ma bibliothèque : datant de 1999, il s’était fait doublé par des écrits plus récents, dans l’urgence de l’actualité.

Il faut dire aussi qu’avec un tel titre, je m’attendais à un pamphlet et non à une œuvre délivrant son sage enseignement.

Et c’est bien le cas.

Ma fois, c’est une petite récréation qui fait du bien. Car “Oncle Bernard” a le verbe épique et n’y va pas de main morte. Professeur d’économie et journalistes pour Le Monde, Marianne, Le Nouvel Observateur entre autres, notre homme connaît la matière, et une telle critique de sa discipline ne doit pas passer pour une simple saute d’humeur. En lisant ses paroles, on change son regard sur l’économie. Si ce n’était pas déjà fait !

Un vaste bordel

“[…] il n’y a pas de théorie du libéralisme, de la concurrence, de l’efficacité, […] tous ces mots – libéralisme, concurrence, efficacité – relèvent de l’idéologie la plus plate et de l’utopie la plus totalitaire, aussi totalitaire que furent les utopies socialistes et staliniennes !” (p. 41)

Depuis la révolution industrielle, les économistes n’ont eut de cesse d’imaginer des théories, la plupart poussant à aller vers plus de libéralisme, grâce auquel on atteindrait un équilibre des marchés, une harmonie entre les couches sociales, bref, une société enfin parfaite et sans guerre. Cet équilibre viendrait de lui-même, par la somme des comportements des individus “égoïstes” et “indépendants” constituant l’offre et la demande. C’est “la main  invisible”, déjà suggérée par Adam Smith au XVIIIè siècle.

Sauf que l’offre et la demande ne conduisent pas les individus à un comportement rationnel ! Nous ne sommes pas dans “un monde d’égoïstes primaires, d’ahuris, débiles, […] occupés à regarder leur nombril et leurs dilemmes coûts-avantages, n’ayant aucune finesse, intelligence, psychologie, émotion, […] ne cherchant jamais à savoir ce que pensent les autres, ignorant tout […]” (p. 23)

Keynes, Sonnenschein, Walrasn Debreu, Arrow, Lipsey et Lancaster, Nash sont autant d’économistes ayant mis à mal l’intuition d’Adam Smith, celle-ci devenue un dogme défendue par Hayek, Hicks, Friedman et compagnie, qui croient en un équilibre naturel des marchés, qu’il faut laisser sans entrave.

Si les mots marché et loi de l’offre et de la demande ont un sens, ils signifient bizarreries, aberrations, déséquilibre, indétermination, destruction, pagaille, capharnaüm. Bordel. Le marché est un vaste bordel !” (p .25).

Un court portrait de Bernard Maris par teletoulouse-wizdeo

La réalité est fausse

Pourquoi l’Économie, Science, avec ses fastes, ses Nobel et ses pompes, est-elle la seule qui soit autorisée à raconter les plus invraisemblables fantasmagories ?” (p. 15)

Les économistes sont des savants qui pratiquent la science à l’envers. Ils théorisent mais ne découvrent rien. “L’économie est cette discipline où on ne sait pas de quoi on parle, ni si ce qu’on dit est vrai.” (p. 38)

Et quand une crise survient, ils ont juste un sourire crispé : il leur manquait une variable. Pire, ils deviennent intégristes, comme Stiegler : “Ce n’est pas la science économique qui est fausse, c’est la réalité.

Et dire que la plupart est récompensée par un prix Nobel d’économie (l’auteur n’explique pas qu’il s’agit en fait d’un prix de la Banque de Suède et non de la Fondation Nobel).

Leur nullité crasse

Parmi les nobélisés, on trouve Merton et Scholes, qui ont “étalé devant le monde entier leur nullité crasse.

Ces génies de la finance “avaient bricolé une martingale, une formule, permettant de déterminer à l’avance le prix des options.” (p. 65). Dans les années 90 ils deviennent les têtes pensantes de LTCM (Long Term Capital Management), qui attire les grandes banques et les courtiers. Leur succès est phénoménal. Avec moins de 3 milliards de dollars, ils en arrivent à brasser l’équivalent du PIB français : 1.250 milliards.

Jusqu’à ce que tout s’effondre, ébranlant toute la finance internationale. C’était en 97, quelques mois après leur prix Nobel !

Merton et Scholes ont, comme tous les économistes, véhiculé la vieille idée de la transparence du marché, le mythe de la prévision parfaite, l’idéologie, encore plus radicale que celle du petit Jésus, de l’absence de risque et d’incertain. Bref, Merton et Scholes ont véhiculé le mythe du risque nul. Sur un marché spéculatif, on ne se lassera pas de répéter, c’est assez génial. Ça valait bien un Nobel.” (p. 68)

Pas de mains

Dans la vie, il y a ceux qui prennent le risque de se salir, ceux qui se lavent les mains, et ceux qui n’en ont pas. Les économistes n’en ont pas. Pardon, ils ont la main invisible.” (p. 42)

Cette critique des économistes est sévère, mais comment ne pas leur en vouloir ? L’économie, c’est la mécanique du monde, tout simplement. Et son carburant semble bien être l’argent. Mais il y a l’homme pour gripper la machine, ce qu’oublient ces chers .

En fait non, pas tous. hélas ceux-là sont rarement entendus par les décideurs !

Mais cela pourrait changer : nous le verrons bientôt, avec un autre livre…

Keynes aurait apprécié ce livre
Keynes aurait apprécié ce livre

“Lettre ouverte aux gourous de l’économie qui nous prennent pour des imbéciles”, Bernard Maris, 142 pages, Seuil

"[...] une phrase comme le marché est efficace est une foutaise." (p. 21)

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Lanceurs d’alerte, les mauvaises consciences de nos démocraties

“Il risque leur vie pour protéger la nôtre” nous annonce le bandeau rouge du livre. Qui ça ? Le lanceur d’alerte…

Les mauvaises consciences

Le lanceur d’alerte est une personne témoin, dans son activité professionnelle, d’actes illicites ou dangereux pour autrui et qui, par civisme, décide d’alerter les autorités ayant pouvoir d’y mettre fin.” (p. 21)

Certains d’entre eux sont célèbres, et vous connaissez peut-être leur histoire en ayant vu les films Les Hommes du président, Le Mystère Silkwood, The Insider, Erin Brockovich, The Informant, et tant d’autres.

La plupart de ces “héros malgré eux” ont dénoncé des scandales sanitaires. Mais l’actualité a fait apparaître des lanceurs d’alerte impliqués dans les sphères obscures du pouvoir. C’est à ces gens-là que Florence Hartman, journaliste (11 ans au journal Le Monde) et spécialiste du conflit des Balkans, s’est intéressée en écrivant son livre “Lanceurs d’Alerte” , sous-titré “Les mauvaises consciences de nos démocraties” .

Ayant elle-même tenu ce rôle (elle a dénoncé un accord entre la Serbie et le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie), elle connait la pression et les persécutions que peuvent subir les lanceurs d’alerte.

Julian Assange (Wikileaks) aime les lanceurs d'alerte
Julian Assange (Wikileaks) aime les lanceurs d’alerte

États-Stasi d’Amérique

S’il y a eu des améliorations dans la législation visant à protéger les lanceurs d’alerte, la situation est devenue dangereuse pour ceux qui dénoncent certaines pratiques de leur gouvernement. “Les législateurs ne reconnaissent […] parmi les lanceurs d’alerte que ceux qui contribuent à protéger l’État contre les préjudices qu’il subit tandis qu’ils ignorent ceux qui voudraient protéger la société contre les abus éventuels de l’État.” (p. 48)

Il n’en était pas ainsi il y a quelques dizaines d’années, à l’époque où Daniel Ellsberg fournissait à la presse un rapport de quelque 7.000 pages révélant les mensonges du gouvernement autour de la guerre au Vietnam. C’étaient les “papiers du Pentagone” qui, en 1971, lui valut la fin d’une carrière prometteuse dans l’administration américaine, ainsi qu’un procès, heureusement avorté avec l’arrivée du Watergate.

Malgré ces aléas, notre homme a pu devenir une personnalité publique, sur tous les fronts concernant les combats pacifistes. Aujourd’hui, il est libre de circuler dans son pays, qu’il qualifie pourtant de “États-Stasi d’Amérique”.

C’est une chance que n’a pas un de ses disciples : Edward Snowden. Il faut dire qu’il a fait fort, et son histoire est digne d’un film : Oliver Stone s’en occupe déjà ! Je vous la résume…

Seul contre Big Brother

Le contrôle du citoyen sur l’action publique est un des éléments essentiels de la vie démocratique.” (p. 58)

Voilà bien un rôle qu’a parfaitement tenu Edward Snowden, même si son pays le considèrent comme un traître.

En 2006, ses talents en informatique permettent au jeune Snowden d’entrer à la CIA, pour s’occuper du réseau informatique. Il découvre alors l’ampleur des surveillances sur le territoire des États-Unis comme à l’étranger, arbitraires et sans cadre juridique. Et démentant le discours rassurant de son gouvernement. Snowden a en tête ce maxime de Benjamin Franklin : “Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre, et finit par perdre les deux.” Il espère que l’arrivée d’Obama mettra un terme à ces surveillances et ne l’obligera pas à agir contre son administration pour soulager sa conscience.

Mais rien ne change, et Snowden va préparer son acte “avec la patience et la précision de l’horloger et beaucoup de sang froid” . Il intègre la NSA en 2009, puis réussit à se faire muter en 2012 à Hawaii, où la sécurité anti-fuites est absente. Fin 2012, il passe à l’action en cherchant le journaliste de confiance qui l’écoutera. Ce sera la cinéaste Laura Poitras, qui prépare justement un film sur les pratiques supposées des agences de renseignements. Elle est rejointe par les journalistes Barton Gellman et Glenn Greenwald à qui Snowden remet une documentation structurée et imparable de 58.000 pages.

En juin 2013, tout éclate dans la presse, et le monde apprend qu’il est sur écoute. Même leurs dirigeants ! Téléphones portables, emails, réseaux sociaux (plateformes de jeux !) : la NSA enregistre tout, largement en dehors de la sphère terroriste. Et avec la complicité de grandes sociétés de communications ou du web, ou d’accords secrets avec nos agences gouvernementales.

Aujourd’hui, Snowden est en exil. Il n’a que 31 ans mais a déjà sacrifié sa vie, pour que notre monde ne ressemble pas à l’Océania !

Extrait exclusif (Le Monde, 17/02/2015) de Citizen Four, le documentaire de Laura Poitras

Les fruits pourris

Hartman nous raconte encore d’autres destins. Espérons que l’histoire oubliera que l’on qualifiait ces donneurs d’alerte de « fruits pourris de la démocratie » . En attendant, leur conviction les a mené à des procès peu équitables, parfois la prison, voire la mort pour le dernier.

  • Bradley Manning, analyste militaire, fait parvenir à Wikileaks une vidéo montrant une bavure d’un raid aérien en 2007 à Bagdad, ainsi que des centaines de milliers de documents dans le but de dénoncer les mensonges autour de la guerre en Irak, ou de révéler la politique étrangère des États-Unis.
  • Mordechai Vanunu, technicien nucléaire israélien, révèle en 1986 le programme d’armes nucléaires de son pays. À l’époque Israël se veut pourfendeur de la prolifération nucléaire dans la région !
  • Olivier Thérondel travaille chez Tracfin (traque des circuits financiers clandestins) : il dénonce en 2013 les actions bienveillantes de la part de son administration vis-à-vis du ministre Cahuzac, alors en pleine tourmente.
  • David Kelly, expert en armes biologiques et missionnés 37 fois en Irak, dénonce en 2003 le remaniement du dossier des services secrets anglais sur la menace irakienne, remanié dans le but de justifier une intervention militaire avec les États-Unis. C’est finalement son décès suspect qui mettra à mal son gouvernement.

Le dernier fusible

L’histoire nous a […] enseigné que la démocratie est beaucoup plus menacée par l’obéissance de ses citoyens que par leur indiscipline.” (p. 59)

Et ces histoires-ci nous apprennent que dénoncer des dysfonctionnements de notre société est un sacrifice, sans garantie de l’effet escompté ou de sa reconnaissance.

Le lanceur d’alerte est pourtant le “dernier fusible de l’État de droit” . Alors en l’absence d’un cadre juridique solide pour le protéger, terminons par un conseil : le seul moyen de diffuser une alerte anonyme est de passer par une rédaction. “Dans ce cas, le lanceur d’alerte bénéficie alors de l’anonymat réservé aux sources protégées des journalistes, lesquels assument la responsabilité publique des informations qui leur ont été confiées.” (p. 320)

À bon entendeur…

Obama, prix Nobel de la paix !
Prix Nobel de quoi déjà ?

“Lanceurs d’alerte”, Florence Hartman, 334 pages, Don Quichotte

"Le secret de la vie privée et la transparence de la vie publique sont deux des fondements de la démocratie, l'inverse des exceptions." (p. 209)

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