Archives mensuelles : janvier 2014

Livre Pourquoi l'égalité est meilleure pour tous

Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous

Les écarts de richesse se creusent : tout le monde est perdant. C’est ce que j’ai lu…

L’égalité en priorité…

A l’heure où l’écart des richesses est de plus en plus évoqué comme un problème récurrent dans nos sociétés, voici un livre qui en rajoute une bonne couche sur l’inégalité : même si on est riche, on vit mieux dans un pays égalitaire qu’inégalitaire.

Livre Pourquoi l'égalité est meilleure pour tous
Signets ajoutés par un riche…

Mais qu’est-ce que l’inégalité ? Les auteurs, Richard Wilkinson et Kate Pickettt, professeurs d’épidémiologie, ont étudié les revenus – soit une donnée quantifiable et disponible dans de nombreux pays – pour en mesurer les écarts et déterminer si un pays est égalitaire ou non.

Ainsi, beaucoup de pays anglo-saxons (Etats-Unis, Angleterre, Australie) sont  inégalitaires. Mais aussi… le Portugal.

À l’opposé, on trouve les pays nordiques – on s’en serait douté ! Mais aussi le Japon. Quant à la Belgique, elle est plutôt bien classée.

Les auteurs ne font qu’effleurer la raison pour laquelle un pays est égalitaire ou pas : leur analyse porte sur les conséquences, et elles sont tellement nombreuses et néfastes que la réduction des inégalités devraient être la priorité des gouvernements, bien avant une recherche de la croissance : “(…) l’égalité rend la croissance beaucoup moins nécessaire. Elle est le préalable d’une économie stationnaire.” (p. 330)

… pour gagner sur tous les tableaux

Les auteurs ont utilisé les nombreux rapports et statistiques publiés de par le monde, souvent occidental – ainsi que ceux concernant les cinquante États des USA – pour arriver à leurs conclusions, édifiantes. À un point tel qu’elles leurs ont valu une avalanche de critiques : c’est qu’elles mettent à mal beaucoup d’idées acquises, en particulier celle selon laquelle le PIB serait garant de la bonne santé d’un pays.

Jugez plutôt : réduire les écarts de richesse auraient des répercussions positives comme suit…

  • Meilleurs liens sociaux grâce à plus de confiance.
  • Moins de maladies mentales et moins de consommateurs de drogue.
  • Une meilleure santé et espérance de vie.
  • Moins d’obésité.
  • Un système éducatif plus performant.
  • Moins de maternité précoce.
  • Moins de violence et d’homicides.
  • Moins de peines, moins de prisons.
  • Plus de mobilité sociale (pour résumer : plus de chance de ne pas rester pauvre quand on est né pauvre).

Et si vous vous dites qu’à cette liste il manque l’écologie, détrompez-vous : c’est dans les pays les plus égalitaires que l’on recycle le plus, et où l’on trouve le plus de chefs d’entreprises favorables aux réglementations sur l’environnement.

Santé et problèmes sociaux en fonction de l'inégalité (c) equalitytrust.org.uk
Santé et problèmes sociaux en fonction de l’inégalité © equalitytrust.org.uk

Comme une équipe de base-ball

Résumons-nous : ce n’est non pas la richesse absolue d’un pays qui fait que les gens y vivent bien, mais le peu d’écart entre les couches sociales.

Comment cela se fait-il ?

L’homme est un animal social, et sa place dans la société influence son comportement, même s’il n’en a pas conscience. De plus, la confiance et la reconnaissance jouent un rôle fondamental. Or “l’inégalité accroit la distance sociale entre différents groupes d’individus. Elle diminue notre volonté de les voir comme “nous” et augmente notre propension à les regarder comme “eux”.” (p. 111)

Les écarts de revenu dans la population d’un pays crée donc des tensions, des malaises, et en conséquence un manque de performance dans de nombreux domaines, même au sein des plus aisés. “(…) où que l’on se situe sur l’échelle des revenus, mieux vaut vivre dans un lieu plus égalitaire.” (p. 139)

Les États égalitaires sont donc gagnants dans de nombreux domaines, à l’image de ces équipes de base-ball étudiées durant 9 ans : celles avec des différences de revenus limitées sont franchement meilleures !

Mais alors, si on freine la richesse, ne va-t-on pas perdre une stimulation à l’innovation ? “Dans les sociétés plus égalitaires, le nombre de brevets délivrés par personne est plu élevé que dans les sociétés inégalitaires.” (p. 329)

Toujours plus

L’histoire de l’humanité est un long parcours qui a toujours tendu vers plus d’égalité : abandon du droit “divin” des rois, développement des démocraties, égalité devant la loi, abolition de l’esclavage, droits des femmes, accès à l’éducation pour tous, sécurité sociale, etc.

(c) ExtraPaul
© ExtraPaul pour le texte

Mais le monde économique, avec ses entreprises au pouvoir grandissant, creuse de nouveaux écarts. “Dans bon nombre d’entreprises, un PDG touche en une journée un revenu plus élevé qu’un travailleur moyen en une année.” (p. 366) Or, ces hauts salaires ne sont plus en proportion avec les performances de leur société.

Bon, vous me voyez venir avec des solutions interventionnistes de l’État, à coups de taxes, de règlements et de sécurité sociale. C’est bien sûr une solution, mais voici deux alternatives…

  1. Le Japon est en tête des pays égalitaires, alors qu’il a moins de dépenses sociales – en proportion de son PIB – que les États-Unis (modèle d’inégalité, je vous le rappelle) ! Pour une raison très simple : il y a moins d’écart entre les salaires bruts.
  2. Les sociétés sont de plus en plus dirigées par des investisseurs cherchant le profit à court terme, sans s’intéresser à l’activité. Allons vers l’actionnariat salarié : des études démontrent une amélioration des performances (52 % en plus !) pour des sociétés où les employés sont actionnaires et participent aux décisions.

Une théorie inégale ?

Plus d’égalité pour un meilleur monde : j’aimerais y croire.

Mais l’inégalité peut-il être la base d’autant de maux ?

Un détail m’empêche de fédérer totalement à cette théorie. Il est en page 215 : les auteurs balaient d’un revers de la main l’idée selon laquelle les États-Unis ont connu une baisse de la violence grâce à l’accès facilité à l’avortement. Rappelez-vous, c’était l’analyse de Steven Levitt dans son livre Freakonomics. Je trouvais cette théorie plutôt solide.

Dès lors, combien d’autres théories les auteurs ont-ils ignorées, emportés dans leur conviction ?

“Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous”, Richard Wilkinson et Kate Picket, 505 pages, Les petits matins

Si l'inégalité moderne peut exister, c'est parce que la démocratie est exclue de la sphère économique (p. 388)

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Deux années à sauver le monde

Et maintenant que tu ne fais plus de musique, que fais-tu pour occuper ton temps libre ?” . Eh bien, je m’occupe…

Pas de Last Christmas à l’harmonica

Le passage à une nouvelle année est souvent prétexte pour établir le bilan de l’année écoulée : je me prête donc à l’exercice, en même temps que je réponds à mes nombreux amis qui m’ont connu comme musicien, et qui se demandent comment j’occupe toutes ces heures gagnées.

ExtraPaul joue presque de l'harmonica
ExtraPaul joue presque bien de l’harmonica

D’ailleurs, certains ont encore du mal à croire qu’après un quart de siècle dans la musique, mes instruments sont rangés, donnés ou vendus, le seul qui me reste étant un harmonica (j’aurais voulu vous jouer “Last Christmas”, mais je ne me sens pas encore prêt : ce sera pour l’année prochaine…)

Ces années musicales sont donc bien derrière moi, mais pas oubliées pour autant : mes articles doivent avoir du rythme, ne pas lasser, refléter ma personnalité et sonner juste – ce dernier point étant le plus difficile !

Alors pensez donc, écrire mon blog me prend autant de temps que de composer. Heureusement, et je n’ai pas encore eu l’occasion de le remercier, j’ai mon producteur… euh, excusez-moi, j’ai mon relecteur : Philippe Schoepen, qui repère la fausse note et rend mes propos plus audibles (il s’occupe du mastering de mes textes, en fait !).

Dépenses et richesses

Alors, qu’ai-je réalisé en 2013 ? Ce ne fut pas un album de musique, mais bien un festival continu et varié :

  • une trentaine d’articles publiés ;
  • une vingtaine de livres lus (pour ce qui concerne ce blog) ;
  • 4 sites web pour des associations ;
  • des réunions de travail pour ces sites, d’autres projets, et le G1000 qui continue ;
  • des flyers, roll-ups et autres travaux graphiques ;
  • des conférences, salons et rendez-vous avec le monde associatif ;
  • des démarches pour consommer malin et déposséder utile ;
  • sans compter tout ce qui ne concerne pas les préoccupations de ce blog…

Mais surtout, 2013 fut riche en rencontres : c’est le plus grand bénéfice que je tire de mes nouvelles activités.

Un monde inégal

Alors, que réserve 2014 ?

Si écologie, économie et consommation sont les mots-clé qui reviennent le plus souvent dans mes articles, cette nouvelle année risque de voir un autre problème prendre le dessus, ce qui ne sera que le reflet de l’actualité et des revendications du monde associatif : la mauvaise répartition des richesses.

Voilà pourquoi je vous parlerai bientôt de l’inégalité.

Mais je vous démontrerai aussi que l’on peut s’habiller branché et éthique. Je parlerai aussi des prisons, je critiquerai encore l’économie, on regardera dans Googlemap quelques régions vraiment affligeantes, je vous expliquerai comment prêter pour la micro-économie, et on analysera le rapport d’une banque Suisse qui me donne presque la réponse à une question que je me pose depuis longtemps…

Ainsi se résume une partie de mes résolutions.

Et pour vous, quelles sont-elles ?…

Quelles sont vos résolutions pour 2014 ? (jusqu'à 5 réponses possibles : il y en a pour tous les goûts !)

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