Archives mensuelles : novembre 2013

500 ans d’impostures scientifiques

Des scientifiques, des experts, des hommes publics ou politiques défendant des vérités qui n’en sont pas : voilà ce que nous raconte ce livre, et ce sont bien plus que de simples anecdotes.

500 ans de mauvaises opinions

À force de suivre l’actualité sur l’état du monde, je m’enrichis des avis divergents et contradictoires plutôt que de me forger une opinion. Et si j’en ai une, sapristi, j’ai intérêt à bien être documenté pour prétendre avoir raison. Au mieux je peux avoir une conviction.

Mais ce n’est pas le cas des nombreux spécialistes qui entretiennent le débat. Alors, pour se faire une opinion… sur ceux qui en ont une, un livre comme “500 ans d’impostures scientifiques” donne un éclairage sur toutes les erreurs et tromperies qui ont existé. Et nous révèle que l’on n’est toujours pas à l’abri d’informations toxiques.

Le duel entre la réalité et les convictions n’est pas près de s’achever. Et, pire que tout, les hommes de science se laissent parfois guider par des convictions.” nous dit Gerald Messadié, en page 8.

Même Albert se trompe

La mission Apollo 11 figure dans le livre, pour expliquer que ce n'est PAS une imposture
La mission Apollo 11 figure dans le livre, pour expliquer que ce n’est PAS une imposture

L’auteur nous relate 90 histoires d’impostures scientifiques, de mystifications, d’erreurs et, surtout, d’ignorance maintenue par le dogme.

Les plus anciennes font sourire : quand la locomotive fut créée en 1832, un front de scientifiques déclara que “Ces transports rapides causeront la mort par asphyxie des passagers, incapables de respirer !“. Ou bien ce M. de Vissery, qui fut accusé par ses voisins de détourner sur eux la colère du Seigneur : nous sommes en 1780, et ce brave homme avait installé un paratonnerre !

Certaines histoires montrent comment l’ignorance fut nuisible à la santé publique. Ainsi, au XIXème, le corps médical s’insurgeait contre le médecin Ignaz Philip Semmelweis : il avait la manie de se laver les mains avant toute opération !

On constate aussi que les prix Nobel ne sont pas à l’abri de jugement qui, avec le recul, nous paraît uniquement fondés sur des convictions. “Il est prouvé, par tout un ensemble de preuves inattaquables, que la race jaune et surtout la race noire sont absolument inférieure à la race blanche.” (Charles Richet, prix Nobel de Médecine 1913). “Il n’existe pas le moindre indice que l’énergie nucléaire sera un jour disponible” : en 1932, par… Albert Einstein lui-même !

Dogmes en stock

N’allez pas croire que toutes ces histoires sont anciennes et révolues. Que du contraire : une bonne partie relatée par l’auteur se déroule sur ces cent dernières années…

Même en ce XXIe siècle où aucune information ne semble échapper à un arsenal d’analyses critiques, les mystifications pullulent.” (p. 16)

Comme en 1986, quand le gouvernement français déclarait que le pays était épargné par le nuage radioactif de Tchernobyl, tandis que celui-ci traversait le territoire, augmentant 400 fois la radioactivité par rapport à la norme admise !

Ou ce dogme qui a la peau dur : les Clovis sont les premiers habitants des Amériques, il y a 12.0000 ans. Sauf que l’on a trouvé récemment des restes datant d’au moins 50.000 ans. Mais les “clovissiens” ne veulent pas en entendre parler !

Quand les théories sont anciennes et communément admises, il est difficile de les remettre en question. Il en fut ainsi avec la découverte de l’atome, de la relativité, de l’existence des microbes, de l’épigenèse, etc. Autant de découvertes qui valurent à leurs auteurs les foudres de leur communauté.

Messadié tranche

La frontière entre l’erreur et la mystification proprement dite, c’est-à-dire la volonté délibérée de tromper pour en tirer un bénéfice, est parfois ténue.” (p. 13)

À l’heure actuelle, les polémiques existent plus que jamais. Messadié tranche pour certaines, et on espère qu’il ne se retrouvera pas lui-même dans les imposteurs de notre siècle :

  • Les opérateurs de téléphonie nous embrouillent : les ondes électromagnétiques ont bien des effets sur l’être humain.
  • Il est trop tôt pour se prononcer sur les causes de nos changements climatiques : les écologistes s’alarment un peu vite.
  • Le maïs OGM est un danger pour la santé : les travaux de Séralini sont probants.

Faut-il donc avoir fait des études scientifiques, voire être professeur pour ne pas être dupe ? Les experts sont parfois les plus naïves victimes d’affirmations abusives ou de dénégations véhémentes.” (p.16)

Soyez altruiste

Pour conclure, je me tourne vers vous, qui êtes aussi un vecteur de transmission de l’idée maligne, bien malgré vous !

N’avez-vous jamais dit que l’on n’utilise que 10 % de son cerveau ? Eh bien, c’est un mythe !

Avez-vous acquiescez d’un air entendu à l’affirmation que c’est la raison du plus fort qui triomphe ? Suivant ainsi les idées de l’évolution, qui s’applique si bien à notre société, et justifiant la compétition sociale ? C’est oublier que l’homme est un animal social, qui a bâti une société en faisant passer le bien commun avant l’individualisme.

En combinant l’épigenèse citée plus haut avec ce fait-ci, la conclusion est trop belle : “La raison du plus fort triomphe souvent, mais l’altruisme aussi. Et l’hérédité ne s’arrête pas à la structure primaire des protéines : elle transmet aussi les comportements.” (p. 344)

“500 ans d’imposture scientifiques” par Gerald Messadié, 382 pages, l’Archipel

Les régimes alimentaires pour perdre du poids constituent une variété prospère de mystifications dans le monde contemporain (l'auteur, en page 276)

View Results

Loading ... Loading ...

Pour un Paynut

Que peut-on avoir pour un nut ? Un roman de Mary Higgins Clark, des rollers, une lunette de WC, une cuisinière au gaz, ou un écureuil empaillé ! Suivez-moi…

Devenez riche en nuts

Le temps est à la récupération, à l’anti gaspi. Et j’y adhère à 100 %, comme on a déjà pu le constater. Toute expérience visant à se débarrasser de nos objets inutiles m’intéresse, et j’en ai découvert une particulièrement ludique : Paynut !

Paynut.org est un site favorisant le don d’objet, avec la particularité d’utiliser une monnaie locale : le “nut”. Vous donnez un objet : vous recevez un nut de la part de l’acquéreur. Vous voulez un objet : vous donnez un nut pour l’avoir.

Le nut est donc une monnaie d’échange virtuelle, pour des objets bien réels : avec mes 7 nuts, je pourrais avoir 7 objets parmi les quelques centaines se trouvant sur le site.

Enfin, en théorie…

Avoir des abdominaux ou des des billets de mille francs belges, pour un (Payn)nut !
Avoir des abdominaux ou des des billets de mille francs belges, pour un nut !

La partie simple…

Pour utiliser Paynut, on est obligé de s’inscrire avec un compte Facebook : l’application se ferme donc à une certaine partie de la population, mais d’un autre côté, pour ceux qui ont un compte, cette restriction est un avantage : vous le comprendrez plus loin…

Sitôt inscrit, on reçoit deux nuts ! On peut donc déjà acquérir deux objets, pour rien. Si cela vous étonne, sachez que c’est une pratique courante dans un système avec une monnaie locale.

Pour donner un objet, rien de plus simple : on poste une photo, on donne la localisation de l’objet, et sa description. L’objet apparaît alors sur le “mur” : le monde entier peut le voir, mais seuls les inscrits peuvent poster une question, ou cliquer le bouton “Receive for 1 nut”. Avec cette action, un message est envoyé au propriétaire (vous), pour prendre contact avec le demandeur. Il ne reste plus qu’à se rencontrer, “en vrai” !

… et la partie contrariante !

Le problème avec des objets gratuits, c’est que l’on prend ses engagements à la légère. Ajoutez à cela une mauvaise compréhension du système : vous voilà prévenu, rien ne sert de s’énerver !

  • Ainsi, si vous demandez un objet, son propriétaire est censé vous répondre par email. Mais le coffret du manga “Battle Royale”, ça fait 7 mois que j’attends !
  • Ainsi, si on demande mon Kettler pour abdominaux, on est supposé répondre à mes emails. Mais le demandeur fait la sourde oreille. Et en plus, il m’a déjà donné son nut (il doit en principe le donner quand il a l’objet en main) : mon annonce est donc bloquée, impossible d’annuler la transaction.

Et voilà pourquoi Facebook nous sert : on y retrouve forcément l’autre partie, ce qui nous donne d’autres voies de dialogue.

Mais restons positifs : Paynut m’a permis d’acquérir 2 objets et d’en donner 5…

Et je vais même prendre sa défense, car Paynut est un site incompris…

Une brocante près de chez vous

Mon premier objet reçu pour un (Pay)nut, tenu par Mobilou
Mon premier objet reçu pour un nut, tenu par Mobilou

C’est vrai, le site est avare d’explications. Il semble que ses concepteurs aient voulu se détacher complètement des sites traditionnels de seconde main : aucune catégorie pour les objets, pas de cotation pour les échangeurs, pas de moteur de recherche. Les objets apparaissent, progressivement, sur une seule page.

Alors ça en agace plus d’un ! Et voilà ce que je dis à tous ces gens qui veulent réinventer eBay : Paynut sert à échanger des objets de manière amusante, et à favoriser les liens sociaux. Point barre !

Il faut le prendre comme une sorte de brocante virtuelle : on s’y promène sans chercher quelque chose en particulier.

À la différence que l’éloignement de l’objet est déterminant : un pantalon de ski pour un nut, c’est chouette. Mais pas quand il est à… Jambes !

Fun et sexy

Alors, Paynut, est-ce efficace ? Je dirais que ça fonctionne plus ou moins, et qu’il ne faut pas être pressé.

Jugez plutôt : mon scanner Canon est resté un mois sur Paynut, pour récolter un seul candidat, qui s’est désisté. Je l’ai ensuite mis en “à donner” sur 2ememain.be : un preneur s’est déclaré après 29 minutes. Et j’en avais quatre au bout d’une douzaine d’heures !

Donc, Paynut n’est pas le plus efficace pour donner des objets.

Mais il est fun et sexy, et donner, c’est sa vocation première, par rapport au site susmentionné : alors donnons-lui sa chance !

Paynut.org...

View Results

Loading ... Loading ...